Dans la dernière publication, je vous ai raconté la merveilleuse histoire de Milton Ericsson utilisant la DISSOCIATION comme pédagogie… et maintenant je vais vous raconter une histoire tout aussi impressionnante utilisant « l’ ASSOCIATION »comme pédagogie.
Cette histoire m’a été racontée par une personne avec laquelle j’étais en formation il y a de très nombreuses années et si le hasard veut qu’elle se reconnaisse au travers de mon récit, qu’elle sache que je la remercie de m’avoir compté cela… car je me suis très souvent servie de son exemple pour aider d’autres personnes. Nous l’appellerons Marie. Marie a 6 enfants dont elle s’occupe avec patience et fermeté, ses six enfants sont obéissants, bien élevés, gentils, travaillant bien à l’école…Et moi j’étais impressionné par de telles facultés pédagogiques, car mon éducation laissait largement à désirer, mais je n’avais toujours pas compris comment faire, on ne m’avait pas donné le mode d’emploi » des enfants » et je m’essayai à tâtons trois pas en avant, deux pas en arrière.
Une belle histoire de petit vélo.
Et c’est ainsi que Marie m’a raconté qu’un jour son mari était rentré à la maison avec une lueur de fureur dans les yeux. C’est le troisième jour disait-il que j’engage la voiture dans l’allée du jardin et je dois descendre de voiture pour déplacer le vélo du plus petit afin de rentrer la voiture dans le garage. Il faut qu’avec la pédagogie qui te caractèrise, tu arrives à lui faire comprendre qu’il ne peut plus laisser traîner son petit vélo dans l’allée.
Le lendemain un quart d’heure avant l’heure fatidique, la rentrée du père… Marie part à la recherche du plus petit. Il est assis sagement sur le tapis du salon, y joue avec ses petites autos. Marie s’approche de l’enfant sans dire un mot, même, en mettant le doigt sur la bouche pour lui faire comprendre qu’elle n’a pas l’intention de lui parler et qu’elle lui demande de se taire également. « Astucieuse pédagogie qui crée la curiosité chez l’enfant ! » Elle prend l’enfant par la main et se dirige avec lui vers l’allée du jardin là où se trouve comme d’habitude le petit vélo couché sur le flanc. Toujours sans dire un mot Marie se saisit des deux poignets de son fils et à quatre mains ils s’emparent du guidon de l’objet et à quatre mains et quatre jambes ils conduisent l’objet dans le garage et l’appuie contre le mur, à la place qui lui est réservée. Cela étant fait, Marie reprend la main de son fils toujours avec un doigt sur la bouche et reconduit l’enfant dans le salon, l’invite à se rasseoir sur le tapis et à continuer à jouer avec ses petites voitures. Sans dire un mot, elle se retourne et va vers la cuisine vaquer à ses occupations.
Le deuxième jour, un quart d’heure avant l’heure fatidique » la rentrée du père »… Marie part à la recherche du plus petit. Il est au milieu du salon et fait des coloriages… Marie reproduit le même comportement , de manière à imprimer la stratégie dans la mémoire cellulaire de son petit garçon. Et elle a soin de reproduire les mêmes gestes, avec le même tempo, avec exactement le même parcours… Et tout cela sans « mot dire « .
Parce que Marie sait que les mots ont moins d’impact que les comportements. 55 % de la communication est véhiculée par les microcomportements du corps. Et seulement 7 % de la communication est véhiculée par les mots. Donc ça ne sert à rien de répéter 50 fois la même chose autour de nous ( que ce soit à l’attention de nos enfants ou nos conjoints) . Ce qu’il faut : c’est montrer … c’est entrer dans le « COMMENT FAIRE » …ou simplement ASSOCIER le sujet à l’expérience qu’il vit.
Le troisième jour, un quart d’heure avant l’heure fatidique » la rentrée du père » !… Marie lève les yeux de son ouvrage, scrute l’allée du jardin… Le petit vélo n’est plus là.
Le miracle d’une pédagogie appliquée !
Que s’est-il passé dans la tête de son petit garçon ? Et bien je pense que dans sa tête il ne s’est pas passé, ou pas grand-chose parce qu’il n’a pas dû y réfléchir, ni comparer, ni émettre un jugement, ni décider de le faire ou de ne pas le faire pour XY raisons… NON, il a simplement répondu à une invitation de sa mémoire cellulaire dont il avait une représentation très précise: parce que le trajet s’était imprimé dans ses jambes, le poids du vélo dans ses bras, le toucher du guidon dans ses mains… bref, ses cinq sens étaient habités par un souvenir précis palpable et mesurable. On se réassocie à l’image et tout se déclenche tout seul…c’est Bingo!
Conclusion pédagogiques:
Nous venons de mettre en évidence un point fondamental permettant atteindre nos objectifs. Le truc, ce point fondamental, c’est d’imprimer très concrètement dans nos cellules tout ce que nos 5 sens emmagasinent comme informations par rapport à l’objectif que l’on poursuit . Mais c’est tout un enseignement, on aura l’occasion d’approfondir cela plus tard……………parce qu’on n’a pas fini de se rencontrer.
Comme amuse-bouche, voici néanmoins un petit Podcast de 2 minutes pour se prouver à soi-même que nos 5 sens emmagasinent beaucoup plus d’informations qu’il n’y parait…et que nos limites ne sont pas aussi définies que nous le croyons.