Premièrement :Quand vous observez quelqu’un, pensez-vous à faire une distinction entre la personne et son comportement ? Parce que c’est une notion importante sur le plan relationnel. Si c’est la première fois que vous entendez parler de cela, alors ce qui suit va vous intéresser !
Pour avoir une bonne communication, il faut avoir de l’estime pour quelqu’un, si nous confondons ce que fait la personne avec ce qu’elle est, ce n’est pas gagné ! Nous réduisons alors son identité à ce qu’elle fait. Cette personne devient uniquement ce qu’elle est capable de produire ou de réaliser.
C’est terriblement réducteur… Aimeriez-vous qu’on vous appelle le comptable du coin de la rue… ou la prof de gym qui habite au 24 ! Ce genre d’appellation robotise la personne et celle-ci se sent réduite à une seule définition alors qu’elle est mille choses différentes. C’est un peu comme s’il n’y avait plus personne à l’intérieur de l’uniforme que l’on porte.
Deuxièmement :
La deuxième chose la plus importante pour créer une bonne communication avec les autres, c’est de partir d’un apriori qui dit : « il y a toujours une intention positive derrière chaque comportement ».
Il est évident que si vous entendez cette phrase pour la première fois : de nombreux exemples de violence et d’injustice vont faire irruption dans votre tête…et pourtant, combien de fois dans notre enfance avons-nous été mis à la cave ou au coin…sous prétexte de vouloir nous éduquer.
J’ai encore dans les yeux cet homme de 47ans cassé par la vie. Quand il est au travail, il attend d’aller dormir…quand il dort, il attend de mourir !Il vit seul dans un appartement minable, il a tout laissé à son ex-épouse, la maison, les meubles, les enfants… Depuis toujours il est envahi d’une tristesse sans fond, d’une non-estime de lui, il ne se reconnaît pas le droit au bonheur, au plaisir, à la prospérité…il ne mérite rien de tout cela…c’est pour les autres, pas pour lui ! Étant petit garçon, il avait une admiration sans bornes pour son papa…et à l’époque il y avait une bonne communication entre eux. Mais il ne se sentait pas à la hauteur de cet homme, il était convaincu de ne jamais arriver au même niveau de connaissances et d’instruction. Ce qui ne l’a pas empêché de faire de bonnes études, mais sans s’attribuer le moindre mérite : comme si c’était normal et pas important. Il avait des souvenirs embués d’enfance vivant chez une tante ou une grand-mère pour « il ne savait quelle raison »…on ne lui a jamais rien expliqué. Par la suite, il s’est toujours ressenti comme le vilain petit canard qu’on ne voit pas, qui n’a pas sa place dans la famille…mais qui ne sait pas d’où ça vient !
C’est vers 30 ans qu’il est tombé par hasard sur un papier officiel certifiant son adoption par cet homme dont il était si fier… Et le monde s’est écroulé. D’une part son mal-être avait maintenant un justificatif, mais sa vie venait de se figer en arrêt sur image… il ne pouvait plus se projeter dans le futur étant donné que son passé n’était plus défini…Il n’était plus personne.
Nous sommes là devant un cas typique de comportement parental inapproprié, mais bâti sur une intention positive !
Et des histoires comme celle-là, il y en a des milliers …En tant que parents, combien de fois avons-nous menti à nos enfants pour leur garder leur innocence, les protéger de choses réelles ou imaginaires. Heureusement tous ces petits mensonges n’ont pas nécessairement débouché sur des catastrophes.
Qu’est-ce qui fait la différence ?
Comment se fait-il qu’une même attitude parentale produise un effet dévastateur sur un des enfants de la fratrie et n’altère en rien les autres enfants ? C’est le hasard des connexions neurologiques du cerveau. Si l’enfant vit cette expérience en étant associé à un état émotionnel neutre…aucun souvenir ne s’imprimera dans la mémoire profonde de l’individu.
Par contre, si l’enfant vit cette expérience en étant associé à une émotion de colère, de tristesse ou de peur …l’ensemble de l’expérience, c’est à dire : les images, les sons et les émotions vont se souder pour former un souvenir sensoriel qui va aller se loger au plus profond de la mémoire…et devenir inconscient afin protéger l’enfant du mal-être liée au souvenir.
Alors, que faire ?
Alors en tant que parent, arrêtons de culpabiliser…la vie a des projets qui ne sont pas sous notre contrôle. Et en tant qu’enfant, mettons l’accent sur les maladresses des parents…mais des maladresses portées par de magistrales intentions positives.
Et si vous aimez les histoires, en voici une autre tout aussi significative que je vous raconterai dans le creux de l’oreille si vous cliquez sur le PODCAST.