La double contrainte ou double lien désigne l’ensemble de deux injonctions qui s’opposent mutuellement et doivent être réalisées en même temps…ce qui est impossible.
EX : Garder le contrôle et lâcher prise en même temps. EX : Devoir être laxiste et autoritaire en même temps. EX : prendre une décision importante et surtout ne pas la prendre…etc EX : Etre spontané EX : Faire une action et surtout ne pas la faire
Comment cela s’installe-t-il à l’intérieur de nous ?
Cela s’installe à cause du message ambigu que nous envoie une personne faisant figure d’autorité dans notre enfance…tel que le père , la mère, des grands-parents, un instituteur, un précepteur , un guide spirituel, etc… EX : un père rigide exigeant de son fils la plus grande rigueur, mais étant secrètement séduit par ses comportements indisciplinés et audacieux. EX : Une mère qui prévient sa fille des dangers sexuels, tout en exigeant qu’elle ait du succès auprès des garçons…ou tout en lui reprochant de n’avoir aucun succès auprès d’eux. EX : un parent qui rend l’enfant responsable de quelque chose sur laquelle il n’a aucune emprise …tel que le conflit conjugal …la maladie ou l’échec d’un des membres de la famille. EX : Un père qui manifeste verbalement son amour pour ses enfants, mais qui se présente journellement à eux en alcoolique compulsif…..Ici on comprend bien que l’enfant reçoit deux messages : l’un est verbal et entre en résonnance avec ses pensées et l’autre message est émotionnel et entre en résonnance avec le ressenti de l’enfant …d’où l’enfant ne sait plus ce qu’il doit croire …est-ce son cerveau ou son ventre ? Et cela se met à tourner en rond à l’intérieur de lui . Quand il veut croire ce que son cerveau lui envoit : c’est son ventre qui le contredit …et quand il veut croire à son ressenti et son intuition : ce sont ses pensées qui l’en empêchent. La situation boucle sur elle-même et l’enfant n’est pas capable de la moindre explication…il ne comprend pas ce qui lui arrive, cela relève de l’inconscient … c’est inscrit dans son expérience archaïque .
Mais ce programme archaïque grandit avec nous
il se manifeste dans des situations variées ? Il nous bloque , nous sommes scotchés dans l’instant , la tête vide…nous entrons dans une sorte d’hypnose hors du temps. Pour sortir de ce cercle vicieux, il faut que quelque chose d’extérieur à nous se manifeste et nous projette dans un autre espace-temps… ex : la sonnerie du téléphone…le feu qui devient subitement rouge alors qu’on est au volant de sa voiture…un coup d’œil à l’horloge qui rappelle un rendez-vous incontournable….Un bruit fracassant…les enfants qui crient après vous…une douleur subite. Et c’est ainsi que les années passant, étant tellement préoccupé par les nécessités domestiques de la vie… on s’accommode de cela et on à l’impression d’avoir résolu le problème. Que « nénie »… dès que la vie nous laissera un peu plus de temps pour souffler, le double lien va réapparaître de plus belle.
Pas de panique :
le fait de ne pas savoir faire un choix de vie , c’est courant, moi cela m’arrive au moins 3 fois par semaine….. Mais ici il est question d’un programme compulsif, installé dans l’enfance, qui exige de la personne d’exprimer des contradictions en même temps . D’où la personne doit désobéir pour obéir…Et quoi qu’elle fasse, elle est perdante .
Si lors de l’expérience archaïque , le paradoxe se situe au niveau des comportements ou des capacités de l’enfant,
celui-ci arrivera à gérer plus ou moins bien la situation en se taxant d’incapable , de nul et finalement il manifestera une pauvre estime de lui. Ou bien il va faire tout le contraire en devenant monsieur « je sais tout, je suis le plus fort , je suis invincible » et cela va l’épuiser durant 50ans. Mais on peut néanmoins mener une vie normale avec l’un de ces deux exemples.
Par contre si lors de l’expérience archaïque le paradoxe a comme cible l’identité de l’enfant, ou le sens de sa vie…
Celui-ci se sentira dépourvu de toutes ressources et son seul recours sera de se créer un monde imaginaire pour sortir de ce cercle vicieux.